La révolution automobile des dernières décennies porte un nom : Toyota. Lorsque le constructeur japonais a dévoilé sa première Prius en 1997, peu imaginaient que cette berline au design particulier allait transformer radicalement l'industrie automobile mondiale. Avec plus de 17 millions de véhicules hybrides vendus depuis son lancement, Toyota s'est imposé comme le leader incontesté de l'hybridation. Cette technologie, combinant moteur thermique et électrique, a permis de réduire considérablement les émissions de CO2 tout en maintenant l'autonomie et la praticité des véhicules traditionnels. Le géant japonais a su anticiper les enjeux environnementaux bien avant que les réglementations ne s'imposent aux constructeurs, créant ainsi un avantage compétitif déterminant sur le marché mondial.
L'histoire de la technologie hybride toyota depuis la prius de 1997
L'aventure hybride de Toyota débute véritablement à la fin des années 1990 avec un objectif ambitieux : créer une voiture familiale écologique, pratique et agréable à conduire. Les ingénieurs japonais se fixent comme mission de diviser par deux la consommation de carburant tout en réduisant drastiquement les émissions polluantes. Après plusieurs années de recherche et développement, le concept G21 est approuvé en 1994, ouvrant la voie à la commercialisation de la première Prius en 1997 au Japon, puis en 2000 sur le marché européen.
Cette première génération, équipée d'un moteur 1.5 essence couplé à un moteur électrique pour une puissance combinée de 70 ch, représentait une véritable révolution technique. Takeshi Uchiyamada, ingénieur en chef du projet Prius et futur président du conseil d'administration de Toyota, se souvient : "À l'époque, personne ne savait ce qu'était un véhicule hybride. Ceux qui la conduisaient passaient même parfois pour des geeks" .
L'hybride n'était pas seulement une innovation technique, mais un véritable changement de paradigme dans la conception automobile. En 20 ans, nous avons vendu 17 millions de véhicules électrifiés à travers le monde, ce qui a permis de réduire les émissions de CO2 de 140 millions de tonnes.
La deuxième génération de la Prius, lancée en 2004, marque un tournant décisif. Plus pratique avec son hayon, plus puissante mais aussi moins gourmande en énergie, elle séduit un public plus large et remporte même le titre de voiture européenne de l'année 2005. C'est à partir de ce moment que les ventes décollent véritablement, confortant Toyota dans sa stratégie d'électrification.
Les générations suivantes, notamment la troisième en 2009 et la quatrième en 2015, ont continué d'affiner le concept avec des améliorations constantes en termes d'efficience, de puissance et d'autonomie en mode électrique. En 2012, Toyota introduit la Prius Plug-in, première version rechargeable de son modèle phare, marquant une nouvelle étape dans l'évolution de sa technologie hybride.
Les particularités techniques du système hybrid synergy drive (HSD)
Le système Hybrid Synergy Drive (HSD) constitue le cœur de l'innovation Toyota en matière d'hybridation. Cette technologie propriétaire, développée et perfectionnée depuis plus de deux décennies, repose sur un principe fondamental : faire fonctionner chaque moteur dans sa plage optimale d'efficacité. Contrairement aux idées reçues, l'hybridation selon Toyota ne se limite pas à l'ajout d'un moteur électrique auxiliaire, mais représente une refonte complète de l'architecture propulsive du véhicule.
Le fonctionnement du système à double moteur de toyota
Le système HSD repose sur une architecture dite "full hybrid" ou hybride intégral, composée principalement d'un moteur thermique, d'un ou plusieurs moteurs-générateurs électriques, d'une batterie haute tension et d'un dispositif de répartition de puissance. La particularité du système réside dans son train épicycloïdal qui remplace la boîte de vitesses traditionnelle et permet une répartition fluide de la puissance entre les différentes sources d'énergie.
En phase de démarrage et à faible vitesse, le véhicule fonctionne uniquement à l'électricité, offrant une conduite silencieuse et sans émissions. Lors des accélérations plus soutenues, le moteur thermique s'active pour compléter la puissance électrique. À vitesse stabilisée, les deux sources d'énergie travaillent en synergie pour optimiser la consommation. Le système de gestion électronique joue un rôle crucial en orchestrant cette répartition d'énergie en temps réel, selon les conditions de conduite et l'état de charge de la batterie.
La batterie NiMH vers li-ion : évolution des accumulateurs toyota
L'évolution des batteries a joué un rôle déterminant dans l'amélioration des performances des véhicules hybrides Toyota. Les premières générations de Prius utilisaient des batteries Nickel-Métal Hydrure (NiMH), une technologie fiable mais relativement lourde et volumineuse par rapport à sa capacité énergétique. Ces accumulateurs offraient néanmoins une excellente durabilité, certains véhicules dépassant les 300 000 km sans dégradation notable des performances.
À partir de 2012, avec l'introduction des versions plug-in, Toyota a progressivement adopté la technologie lithium-ion (Li-ion) pour ses batteries de traction. Ces accumulateurs présentent une densité énergétique supérieure, permettant d'augmenter l'autonomie en mode électrique tout en réduisant l'encombrement. La transition vers cette technologie s'est accélérée avec les dernières générations de véhicules hybrides et hybrides rechargeables.
Pour garantir une fiabilité optimale, Toyota a développé des systèmes BMS
(Battery Management System) sophistiqués qui contrôlent en permanence la température, la tension et l'état de charge de chaque cellule. Cette gestion précise permet d'éviter les risques de surchauffe et prolonge significativement la durée de vie des batteries.
Le système de freinage régénératif et récupération d'énergie
Une des innovations majeures du système hybride Toyota réside dans son système de freinage régénératif. Contrairement aux véhicules conventionnels où l'énergie cinétique est dissipée sous forme de chaleur lors du freinage, les véhicules hybrides Toyota transforment cette énergie en électricité qui est stockée dans la batterie pour une utilisation ultérieure.
Le processus est simple mais ingénieux : lors des phases de décélération ou de freinage, le moteur électrique fonctionne comme un générateur, convertissant l'énergie cinétique en électricité. Cette énergie récupérée permet de recharger la batterie sans recourir à une source externe. Selon les données internes de Toyota, ce système permet de récupérer jusqu'à 30% de l'énergie habituellement perdue lors des freinages en milieu urbain.
Le freinage régénératif s'accompagne d'un système de freinage hydraulique conventionnel qui intervient lorsque la puissance de freinage demandée dépasse les capacités du système électrique. La transition entre ces deux modes de freinage est imperceptible pour le conducteur grâce à un système de gestion électronique sophistiqué qui ajuste en temps réel la répartition entre freinage régénératif et freinage hydraulique.
L'optimisation du cycle atkinson dans les moteurs thermiques hybrides
Le choix du cycle Atkinson pour les moteurs thermiques équipant les véhicules hybrides Toyota constitue une innovation majeure souvent sous-estimée. Contrairement au cycle Otto conventionnel, le cycle Atkinson permet une détente des gaz plus longue que la compression, améliorant significativement le rendement thermodynamique du moteur.
Cette architecture spécifique présente un avantage déterminant en termes d'efficacité énergétique, avec un rendement pouvant atteindre 40%, contre 25 à 30% pour un moteur à cycle Otto classique. En contrepartie, elle génère une puissance et un couple légèrement inférieurs à cylindrée égale, un inconvénient compensé par l'apport du moteur électrique dans le système hybride.
Toyota a continuellement perfectionné cette technologie, notamment avec l'introduction de systèmes d'injection directe, de distribution variable intelligente VVT-i
et de taux de compression élevés. Ces évolutions ont permis d'atteindre des niveaux d'efficience remarquables, comme en témoigne le rendement thermique de 41% obtenu sur certains modèles récents.
Le contrôleur de puissance et la gestion électronique toyota
Le contrôleur de puissance représente le cerveau du système hybride Toyota. Ce dispositif électronique hautement sophistiqué gère l'ensemble des flux d'énergie entre le moteur thermique, le(s) moteur(s) électrique(s) et la batterie haute tension. Il détermine en temps réel le mode de propulsion optimal en fonction de multiples paramètres : vitesse du véhicule, charge demandée, état de la batterie, conditions de route, etc.
Le contrôleur intègre également un convertisseur DC/DC qui transforme le courant continu haute tension de la batterie principale en courant continu 12V pour alimenter les accessoires conventionnels du véhicule. Un onduleur
(inverter) convertit par ailleurs le courant continu de la batterie en courant alternatif triphasé nécessaire au fonctionnement des moteurs électriques.
Au fil des générations, ces dispositifs ont gagné en compacité, en légèreté et en efficacité. Les dernières versions utilisent des semiconducteurs à large bande interdite comme le carbure de silicium (SiC), permettant de réduire les pertes électriques et d'améliorer encore le rendement global du système.
L'expansion de la gamme hybride toyota au-delà de la prius
Fort du succès de la Prius, Toyota a progressivement étendu sa technologie hybride à l'ensemble de sa gamme. Cette stratégie d'électrification massive a permis au constructeur japonais de proposer aujourd'hui l'une des offres les plus diversifiées du marché en matière de véhicules électrifiés. Du petit modèle urbain au grand SUV familial, presque tous les segments sont désormais couverts par une proposition hybride chez Toyota.
Cette démocratisation de l'hybride s'inscrit dans la vision à long terme du groupe japonais, qui vise à réduire drastiquement les émissions de CO2 de son parc automobile. En Europe, cette stratégie s'est traduite par des résultats spectaculaires : les hybrides représentent désormais plus de 60% des ventes de la marque sur le continent, et plus de 70% des véhicules à motorisation alternative (hybrides, hybrides rechargeables et électriques) vendus en Europe sont des Toyota.
Le RAV4 hybrid et la démocratisation des SUV électrifiés
Le RAV4 Hybrid, lancé en 2016, marque une étape décisive dans la stratégie d'électrification de Toyota en appliquant avec succès la technologie hybride au segment en pleine expansion des SUV compacts. Ce modèle, disponible en version traction ou transmission intégrale intelligente E-Four (avec un moteur électrique supplémentaire sur l'essieu arrière), a démontré que l'hybridation pouvait parfaitement s'adapter aux véhicules plus imposants et polyvalents.
La dernière génération du RAV4 Hybrid, basée sur la plateforme modulaire TNGA (Toyota New Global Architecture), propose une puissance combinée de 218 ch tout en affichant une consommation mixte inférieure à 5 l/100 km selon le cycle WLTP. Cette combinaison de performances et d'efficience énergétique a largement contribué à son succès commercial, en faisant l'un des SUV hybrides les plus vendus au monde.
En 2020, Toyota a complété son offre avec une version hybride rechargeable du RAV4, dotée d'une batterie lithium-ion de plus grande capacité permettant une autonomie en mode tout électrique de plus de 75 km. Cette évolution répond aux attentes d'une clientèle souhaitant réduire encore davantage son empreinte carbone tout en conservant la polyvalence d'un SUV.
La corolla hybrid : l'hybridation accessible au plus grand nombre
L'hybridation de la Corolla, modèle emblématique de Toyota avec plus de 50 millions d'exemplaires vendus depuis 1966, symbolise parfaitement la volonté du constructeur de démocratiser cette technologie. Disponible en trois carrosseries (berline, break Touring Sports et compacte), la Corolla Hybrid propose une solution électrifiée adaptée à chaque usage.
Proposée avec deux niveaux de puissance (122 ch avec un 1.8L ou 184 ch avec un 2.0L), la Corolla Hybrid a réussi à séduire une clientèle large, des particuliers aux professionnels. Sa technologie hybride de dernière génération lui permet d'afficher des consommations remarquablement basses (4,5 à 5,0 l/100 km en cycle mixte WLTP) tout en offrant un agrément de conduite supérieur à ses équivalents diesel.
Selon une étude interne Toyota menée auprès de 70 000 clients équipés de boîtiers de suivi, plus de 50% des trajets effectués avec une Corolla Hybrid se font en mode tout électrique, donc sans consommation d'essence ni émissions polluantes. Cette statistique démontre l'efficacité réelle de l'hybridation dans les conditions d'utilisation quotidiennes.
Le highlander et la technologie hybride adaptée aux grands gabarits
Avec le Highlander Hybrid, Toyota a prouvé que sa technologie d'hybridation pouvait s'adapter avec succès aux véhicules de grand gabarit. Ce SUV 7 places de près de 5 mètres de long représente un tour de force technologique : malgré son poids et ses dimensions imposantes, il affiche une consommation mixte d'environ 7 l/100 km, un chiffre remarquable pour cette catégorie de véhicules.
Le Highlander Hybrid associe un moteur essence 2.5L à cycle At
kinson combine puissance et efficacité. Avec ses 248 ch en version AWD-i, il offre des performances dynamiques tout en conservant l'avantage écologique caractéristique des hybrides Toyota. Le système E-Four, qui ajoute un moteur électrique sur l'essieu arrière, garantit une motricité optimale dans toutes les conditions, sans liaison mécanique complexe entre les essieux.
La sophistication du système hybride s'accompagne d'une interface utilisateur intuitive qui simplifie l'expérience de conduite. Un écran dédié fournit des informations en temps réel sur les flux d'énergie, permettant au conducteur d'optimiser son style de conduite pour maximiser l'efficience. Cette approche pédagogique constitue un aspect essentiel de la philosophie Toyota, qui vise à familiariser les utilisateurs avec cette technologie complexe.
La yaris hybrid : la citadine à la technologie de pointe
Avec la Yaris Hybrid, lancée en 2012, Toyota a réussi un tour de force technique : miniaturiser sa technologie hybride pour l'adapter au segment des citadines. Ce modèle compact, aujourd'hui dans sa quatrième génération, incarne l'aboutissement du savoir-faire Toyota en matière d'électrification. Sa motorisation associe un trois cylindres 1.5L à cycle Atkinson et un moteur électrique pour une puissance combinée de 116 ch.
La prouesse réside dans l'intégration d'un système hybride complet dans une carrosserie de moins de 4 mètres, sans compromettre l'habitabilité ni le volume de coffre. Les ingénieurs Toyota ont réussi à réduire le poids et la taille de tous les composants du système hybride - batterie, moteur électrique et électronique de puissance - tout en améliorant leur efficacité. Le résultat est spectaculaire : la Yaris Hybrid affiche une consommation moyenne de seulement 3,8 l/100 km en cycle mixte WLTP.
En milieu urbain, son domaine de prédilection, elle peut fonctionner jusqu'à 80% du temps en mode électrique selon les conditions de circulation. Cette performance en fait une alternative crédible aux motorisations diesel, avec l'avantage d'émissions polluantes considérablement réduites, notamment en termes de particules fines et d'oxydes d'azote (NOx). Le succès commercial de ce modèle, avec plus de 5 millions d'unités produites, témoigne de la pertinence de cette approche.
Les évolutions vers le plug-in hybride et l'hydrogène
L'expertise acquise par Toyota dans l'hybridation conventionnelle a servi de tremplin pour explorer d'autres voies d'électrification. Le constructeur japonais a progressivement diversifié son approche technologique pour répondre à l'évolution des besoins de mobilité et aux contraintes réglementaires de plus en plus strictes. Cette stratégie multi-énergies s'articule autour de deux axes principaux : l'hybride rechargeable (PHEV) et la pile à combustible hydrogène.
La prius plug-in et la recharge externe : une nouvelle dimension
Introduite en 2012, puis considérablement améliorée dans sa seconde génération en 2017, la Prius Plug-in a marqué une évolution significative dans la gamme Toyota. Cette variante rechargeable offre une autonomie en mode tout électrique nettement supérieure à celle d'un hybride conventionnel - jusqu'à 50 km selon le cycle WLTP pour la dernière génération. Cette caractéristique permet de couvrir la majorité des trajets quotidiens sans émissions directes de CO₂.
La Prius Plug-in se distingue par plusieurs innovations techniques, comme l'ajout d'un chargeur embarqué
permettant la recharge sur une prise domestique ou une borne dédiée, et une batterie lithium-ion de plus grande capacité (8,8 kWh). Certaines versions sont même équipées de panneaux solaires intégrés au toit, capables de générer suffisamment d'électricité pour ajouter jusqu'à 5 km d'autonomie par jour dans des conditions optimales d'ensoleillement.
La technologie plug-in s'est ensuite étendue à d'autres modèles, comme le RAV4 Plug-in Hybrid, qui propose une puissance combinée de 306 ch et une autonomie électrique pouvant atteindre 75 km. Cette évolution répond à une demande croissante pour des véhicules capables de fonctionner en mode zéro émission en ville tout en conservant l'autonomie d'un véhicule conventionnel pour les longs trajets.
La toyota mirai et la technologie des piles à combustible
Avec la Mirai, commercialisée dès 2014 au Japon puis en Europe, Toyota a ouvert une nouvelle voie vers la mobilité zéro émission. Contrairement aux véhicules électriques à batterie, la Mirai utilise une pile à combustible qui génère de l'électricité à bord en combinant l'hydrogène stocké dans des réservoirs à haute pression avec l'oxygène prélevé dans l'air. Cette réaction électrochimique ne produit que de l'eau, rejetée sous forme de vapeur.
La seconde génération de la Mirai, lancée en 2020, illustre la maturité atteinte par cette technologie. Son architecture optimisée lui confère une autonomie de plus de 650 km avec un plein d'hydrogène réalisable en moins de 5 minutes. La pile à combustible, plus compacte et efficiente que celle de la première génération, délivre une puissance de 128 kW tout en affichant une durabilité remarquable.
L'hydrogène représente une solution complémentaire à la batterie électrique, particulièrement adaptée aux usages intensifs et aux longs trajets où le temps de recharge constitue un facteur limitant.
Malgré les défis liés au déploiement des infrastructures de distribution d'hydrogène, Toyota poursuit ses investissements dans cette technologie, notamment à travers des partenariats avec d'autres industriels et des collectivités. Le constructeur vise la production de plus de 30 000 véhicules à pile à combustible par an d'ici 2025, et étend progressivement cette technologie à d'autres types de véhicules, comme les bus, les camions et même les applications maritimes.
Le partenariat toyota-panasonic pour les batteries de nouvelle génération
Pour accélérer le développement de sa technologie de batteries, Toyota a conclu en 2019 un partenariat stratégique avec Panasonic, créant la coentreprise Prime Planet Energy & Solutions. Cette alliance réunit l'expertise de Toyota en matière de systèmes automobiles et celle de Panasonic dans les technologies de stockage d'énergie, pour développer des batteries plus performantes, plus durables et moins coûteuses.
Les recherches portent notamment sur les batteries à électrolyte solide, considérées comme la prochaine révolution dans le domaine du stockage d'énergie. Ces accumulateurs de nouvelle génération promettent une densité énergétique deux à trois fois supérieure aux batteries lithium-ion actuelles, des temps de recharge considérablement réduits et une sécurité accrue grâce à l'absence d'électrolyte liquide inflammable. Toyota prévoit d'introduire cette technologie dans ses véhicules électriques à partir de 2025.
En parallèle, le partenariat vise à améliorer les batteries lithium-ion conventionnelles en optimisant leur chimie et leurs processus de fabrication. L'objectif est de réduire leur coût de production de 50% tout en augmentant leur densité énergétique de 30% d'ici 2030. Ces avancées bénéficieront à l'ensemble de la gamme électrifiée de Toyota, des hybrides conventionnels aux véhicules 100% électriques.
La stratégie multi-énergies face à l'électrification totale
Contrairement à d'autres constructeurs qui misent exclusivement sur le tout-électrique, Toyota maintient une approche plurielle de l'électrification. Cette stratégie "multi-pathway" s'appuie sur le constat que les besoins de mobilité varient considérablement selon les régions du monde, les infrastructures disponibles et les usages spécifiques.
L'hybride conventionnel reste au cœur de cette stratégie, offrant un excellent compromis entre réduction des émissions et praticité pour la majorité des utilisateurs. L'hybride rechargeable s'adresse aux conducteurs pouvant accéder à des infrastructures de recharge et effectuant principalement des trajets courts. Les véhicules électriques à batterie couvrent les besoins urbains et périurbains, tandis que l'hydrogène répond aux exigences des longs trajets et des utilisations intensives.
Cette approche pragmatique s'inscrit dans l'objectif ambitieux du Défi environnemental 2050
que s'est fixé Toyota : réduire de 90% les émissions de CO₂ de ses véhicules neufs d'ici 2050 par rapport à 2010. Pour y parvenir, le constructeur japonais mise sur un mix technologique adapté à chaque marché plutôt que sur une solution unique. Cette flexibilité constitue un atout majeur face aux incertitudes concernant l'évolution des infrastructures et des politiques publiques en matière de mobilité.
L'impact environnemental et économique de l'hybridation toyota
L'impact de la technologie hybride Toyota dépasse largement le cadre de l'innovation technique pour s'inscrire dans une dimension environnementale et économique globale. Avec plus de 17 millions de véhicules hybrides vendus dans le monde depuis 1997, le constructeur japonais a contribué à réduire les émissions de CO₂ de plus de 140 millions de tonnes selon ses estimations internes. Cette contribution à la lutte contre le réchauffement climatique s'accompagne d'avantages économiques substantiels pour les utilisateurs.
Sur le plan environnemental, les hybrides Toyota présentent un bilan carbone global favorable par rapport aux motorisations conventionnelles. Une étude du cabinet Ricardo en 2018 a démontré qu'un véhicule hybride émettait jusqu'à 33% de CO₂ en moins qu'un équivalent essence sur l'ensemble de son cycle de vie, de la production au recyclage. Cette performance s'explique non seulement par une consommation réduite en utilisation, mais aussi par une conception optimisée pour minimiser l'impact environnemental à chaque étape.
Les bénéfices économiques pour les utilisateurs se manifestent à plusieurs niveaux. En premier lieu, la réduction significative de la consommation de carburant - de l'ordre de 30 à 40% par rapport à un véhicule thermique équivalent - se traduit par des économies substantielles à l'usage. Par ailleurs, la technologie hybride Toyota se distingue par sa fiabilité exceptionnelle et des coûts d'entretien réduits : absence d'embrayage, moindre sollicitation des freins grâce au système régénératif, moins d'usure du moteur thermique... Une enquête de Fiabilité-Auto de 2023 place d'ailleurs les modèles hybrides Toyota parmi les véhicules les plus fiables du marché, avec des taux de panne inférieurs de 25% à la moyenne.
Les défis et perspectives d'avenir pour toyota dans l'électrification
Malgré sa position dominante dans le domaine de l'hybridation, Toyota fait face à des défis majeurs dans sa stratégie d'électrification. L'évolution rapide des technologies, l'émergence de nouveaux concurrents et le renforcement des réglementations environnementales contraignent le constructeur japonais à accélérer sa transition vers des solutions zéro émission plus radicales.
La concurrence croissante des constructeurs européens et chinois
Si Toyota a longtemps bénéficié d'une avance considérable dans le domaine de l'électrification grâce à ses hybrides, l'écart se réduit rapidement face à des concurrents qui ont massivement investi dans le développement de véhicules 100% électriques. Les constructeurs européens comme Volkswagen, Stellantis ou Renault ont opéré un virage stratégique vers l'électrique, avec des investissements colossaux et des gammes qui s'étoffent rapidement.
Plus préoccupant encore pour Toyota, l'émergence fulgurante des constructeurs chinois comme BYD, NIO ou SAIC qui combinent maîtrise technologique des batteries, capacités de production massives et coûts de fabrication compétitifs. BYD a notamment dépassé Toyota au Japon en matière de ventes de véhicules électrifiés sur certains segments, une situation inédite sur le marché domestique du constructeur japonais.
Face à cette concurrence, Toyota doit accélérer le déploiement de sa gamme électrique tout en préservant son avantage dans l'hybride. Le retard pris dans les véhicules à batterie pourrait s'avérer handicapant sur des marchés clés comme l'Europe ou la Chine, où les réglementations favorisent de plus en plus les solutions zéro émission à l'échappement.
Les objectifs de toyota pour sa gamme bz (beyond zero)
Pour rattraper son retard dans le domaine du 100% électrique, Toyota a dévoilé en 2021 sa gamme "bZ" (beyond Zero). Le premier modèle, le SUV bZ4X lancé en 2022, marque l'entrée véritable du constructeur japonais sur le marché des véhicules électriques à batterie. Développé conjointement avec Subaru, il repose sur la plateforme e-TNGA spécifiquement conçue pour les véhicules électriques.
D'ici 2025, Toyota prévoit d'introduire 15 véhicules 100% électriques à batterie à l'échelle mondiale, dont 7 modèles sous la marque bZ. Cette offensive produit s'accompagne d'objectifs commerciaux ambitieux : atteindre 3,5 millions de véhicules électriques vendus annuellement d'ici 2030, soit environ un tiers des ventes totales du groupe.
Pour soutenir cette expansion, Toyota investit massivement dans le développement et la production de batteries. Le groupe a annoncé un plan d'investissement de 13,5 milliards de dollars dans cette technologie d'ici 2030, avec l'objectif de réduire le coût des batteries de 30% grâce à des améliorations dans la conception des cellules et les processus de fabrication. Ces avancées devraient permettre de proposer des véhicules électriques plus abordables et dotés d'une autonomie accrue.